Qu’il s’agisse de fiscalité, de données personnelles ou encore de modèles coopératifs, la transmission-reprise d’entreprise évolue à grande vitesse. Focus sur des tendances marquantes, entre enjeux juridiques, émergence des femmes dans le secteur et souffle des Scop.

La transmission-reprise reste un pilier essentiel de la dynamique économique et les chiffres parlent d’eux-mêmes : le taux de survie à trois ans des entreprises créées par ce biais dépasse encore les 90 % en 2023 (Le Monde des Boulangers). Pourtant, l’enjeu n’est pas sans défis. Dans L’Opinion, Johanna Flament, avocate chez Fidal, met en garde : « De nombreux cédants ne s’inquiètent de la dimension fiscale de leur projet de cession qu’à l’avant-veille de son lancement. Il peut alors être un peu tard. »

Un rappel qu’anticipation et accompagnement sont les maîtres mots pour garantir une transmission sereine et optimisée, notamment face à des complexités juridiques croissantes. À ce sujet, Maître Jean-François Aubert, dans une analyse publiée sur le site du Conseil national des avocats, insiste sur l’importance de la vigilance autour des données personnelles : « Le consentement des clients au transfert de leurs données personnelles à un tiers doit être express et complet. » La cession ne s’arrête donc pas au contrat signé, mais englobe aussi obligations légales souvent méconnues.

Quand les femmes reprennent les rênes

Une autre mutation semble s’opérer en silence : la place des femmes dans la reprise d’entreprise. Si les repreneuses gagnent en visibilité, leur parcours reste marqué par des stéréotypes de genre qui impactent leur légitimité. Dans la Revue internationale PME, Bérangère Deschamps et Catherine Thévenard-Puthod analysent les freins auxquels elles font face : « Cette recherche met en évidence une influence négative indéniable des stéréotypes de genre sur la construction de la légitimité des repreneuses tout au long du processus de reprise. »

Mais les solutions existent : l’étude identifie quatre stratégies pour contourner ces obstacles, prouvant que les femmes peuvent, et doivent, occuper toute leur place dans ce secteur. Encourager cette diversité dans la transmission, c’est renforcer l’ensemble du tissu entrepreneurial.

Le souffle des Scop

Parmi les solutions innovantes pour revitaliser des entreprises en difficulté, les Scop (Sociétés coopératives et participatives) tirent leur épingle du jeu. Selon le Journal d’informations régionales économiques et juridiques, 63 % d’emplois coopératifs ont été créés grâce à la transformation et à la reprise d’entreprise en procédure collective.

Un exemple emblématique ? Bergère de France. Cette filature historique, reprise par ses salariés, incarne une réussite collective. « Les 57 salariés engagés dans la Scop sont aussi devenus associés, avec près de 800 000 € d’investissement dès le nouvel exercice », relate L’Est Républicain. La Scop offre un modèle d’avenir pour des entreprises souhaitant conjuguer pérennité économique et engagement humain.

Réinventer l’avenir

Entre fiscalité, inclusion et nouveaux modèles, la transmission-reprise ne cesse de se réinventer. Si le chemin est semé d’embûches, il est aussi riche en opportunités, pour peu qu’on prenne le temps de se préparer et qu’on explore des voies nouvelles, comme celles offertes par les femmes et les coopératives.

Parce qu’au final et comme nous aimons à le répéter sur ce site, ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la pérennité des entreprises, mais bien l’avenir de nos territoires.


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