Combien de temps prend généralement la transmission du savoir-faire du cédant au repreneur ?
Une question, une réponse. Pour ce troisième article de notre série faisant appel à nos experts, nous avons interrogé Christophe Monticone, conseiller CMA à la Transmission-Reprise dans l’Aube. À ce propos, vous avez des questions ? N’hésitez pas à nous les remonter via nos réseaux sociaux, dont vous trouverez les liens au bas de cette page. Aujourd’hui, focus sur une question aussi évidente que cruciale : combien de temps pour transmettre un savoir-faire ?
Tout d’abord, aucun cas de transmission-reprise d’entreprise n’est semblable à un autre. Mais dans la plupart, il y a un niveau de technicité à atteindre ou à respecter pour la bonne continuité de l’entreprise. Selon plusieurs paramètres, tels que la réglementation des métiers ou encore le secteur concerné, ce fameux délai de transmission variera grandement d’une entreprise à l’autre.
Deux grands cas de figure
Même si chaque histoire est particulière, on peut les regrouper en deux grandes catégories : les métiers réglementés (donc répondant aux critères de la Loi Raffarin de 1996), et les non-réglementés. Dans la première catégorie, on peut prendre l’exemple de l’artisan. Du fait de sa qualification, l’importance accordée à la technicité est obligatoire pour qu’il puisse reprendre l’entreprise qu’il convoite. On parle donc des gestes techniques spécifiques et propres au cédant mais aussi, en parallèle, de la présentation de la clientèle. Généralement, ce processus dure entre 1 et 3 mois.
Second cas de figure : le repreneur n’est pas du tout issu du secteur dans lequel il souhaite évoluer. Là encore, deux possibilités :
- Le métier est réglementé. Il doit donc potentiellement embaucher du personnel qualifié. Ici la transmission est un peu biaisée, puisque la technicité sera transmise directement aux salariés. Ce qui sera transmis au repreneur sera plutôt de l’ordre de la gestion de l’entreprise. Là, il faut compter un délai d’environ un trimestre.
- Le métier n’est pas réglementé : les candidats à la reprise s’orientent vers ce dernier parce qu’ils se sentent attirés, ou même parce qu’ils l’ont déjà pratiqué en loisir. Dans ce cas, on s’approche quasiment de la formation au métier. On parle donc de 10 à 12 mois de transmission de savoir-faire, parfois plus selon le degré de qualification nécessaire.
L’importance de l’accompagnement
Je préconise souvent que le parcours de transmission soit d’une durée raisonnable. Je dirais même que plus c’est court, mieux c’est. En effet, un repreneur ne fera jamais les choses exactement comme le cédant. Parfois, ils n’arriveront pas à se mettre d’accord sur certains aspects de leur métier. Autrement dit, plus le temps passe, plus ce fossé d’incompréhension mutuelle risque de se creuser, jusqu’à conduire parfois à un litige. J’ai ainsi vu des transmissions-reprises péricliter, parce que le repreneur avait une vision ou des envies trop différentes pour l’avenir de l’entreprise, ou même parce que les salariés en présence manifestaient un trop grand attachement à leur précédent dirigeant. Résultat : certains repreneurs ont « lâché l’affaire » et revendu l’entreprise. Ce qui est fort dommage quand on sait qu’une bonne gestion du temps de la transmission aurait pu éviter cet échec… Mais bon, c’est aussi la raison pour laquelle nous avons plusieurs leviers à notre disposition, que nous actionnons sans relâche pour faire en sorte de conduire chaque projet de transmission-reprise à une issue heureuse pour tout le monde !
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