Dois-je cesser tout investissement pour augmenter la rentabilité de mon entreprise ?
Une question, une réponse. Nos experts répondent directement à vos questions. N’hésitez pas à nous faire part des vôtres via nos réseaux sociaux, dont vous retrouverez les liens en bas de page. Aujourd’hui, avec Olivier Leczynski, conseiller en création et transmission d’entreprise à la CCI Marne en Champagne, focus sur cette question épineuse pour tout cédant : investir ou pas ?
Tout d’abord, il est plus question ici de la « valeur » de l’entreprise plutôt que de sa « rentabilité ». La nuance est fine, mais importante. Un cédant se demande toujours, et à juste titre, à quel prix il pourra revendre. Et pour que ce dernier soit au plus juste, ma réponse est : il FAUT réaliser des investissements. On pense faire des économies en les évitant, mais c’est l’inverse qui se produit.
À l’instar d’une maison qui perd de sa valeur lorsqu’elle n’est pas entretenue, une entreprise où certains investissements n’ont pas été réalisés risque de conduire à une révision du prix à la baisse au moment de la transmission. Ce qui se comprend aisément, puisque ces investissements incomberont au repreneur. Ils sont donc nécessaires.
Se mettre à la page
Pour atteindre une valeur attractive, le cédant doit veiller à tous les aspects de son entreprise : parc matériel, machines, véhicules, immobilier… Et même, le cas échéant, à son site web et à sa présence en ligne. Il doit posséder un matériel récent et performant, comme une flotte de véhicules de transport fiable. Ceci afin d’éviter des déboires tels que des pannes importantes, des employés ne pouvant pas se rendre sur leur chantier… Bref, tout ce qui peut rendre un repreneur frileux.
Parfois, il ne s’agit pas particulièrement de défectuosité, mais simplement d’ancienneté. Par exemple, une entreprise qui a 25 ans ou plus ne possède pas toujours les outils les plus modernes, ou n’est plus conforme aux normes actuelles. Elle devra donc, dans une certaine mesure, se mettre à la page.
Deux choses à retenir
Le niveau d’investissements à faire dépendra également de la taille de l’entreprise et de son état. Parfois, il ne s’agit que d’un rafraîchissement de peinture, ou d’un changement d’enseigne. Le cédant doit avant tout être conscient de l’état réel de son bien, et notre expertise l’aide à cela. Car parfois, des années de présence et de pratique empêchent d’avoir le recul nécessaire à la bonne évaluation de son entreprise.
Des changements à faire bien évalués, ce sont autant de points qui ne seront pas remis en question par le repreneur.
En résumé, deux choses à retenir :
- Idéalement, une transmission d’entreprise s’anticipe 2 à 5 ans avant, afin que le bien soit prêt lorsque le repreneur se présentera.
- Il ne faut jamais cesser d’investir. Cela assure non seulement un prix de revente au plus près des attentes du cédant, mais aussi la pérennité de l’entreprise elle-même. Notamment en permettant au repreneur de maintenir des emplois, voire des savoir-faire sur le territoire.
Finalement, l’enjeu est individuel et économique, mais aussi collectif et humain, car il garantit la pérennité d’une entreprise et de ses emplois, au sein de la collectivité territoriale qui l’encourage.
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