Du talon à l’aiguille : la reprise d’une cordonnerie
La vie professionnelle est parfois pleine de péripéties et la transmission-reprise d’entreprise peut être une voie pour rebondir vers de nouvelles perspectives. Pour Cyntia Delbeck, c’est sa reconversion professionnelle qui lui a offert l’opportunité de reprendre une cordonnerie. Bien accompagnée, elle a pu avancer sereinement dans son projet, qui, aujourd’hui, ne cesse de se développer.
Ici, nous sommes à la cordonnerie « Du talon à l’aiguille », située au 12, rue Pont-à-Mousson à Metz. C’est une cordonnerie, alors on répare bien sûr les chaussures – tous types de chaussures : que ce soient des chaussures de ville, des baskets, des hauts talons, des pantoufles… Après, on répare aussi tout ce qui est cuir, comme les sacs. Je fais aussi de la retouche de vêtements en cuir parce qu’avant, j’étais couturière, donc ça aide bien pour la cordonnerie. On vend beaucoup de maroquinerie, donc j’ai beaucoup de variétés de sacs, pour femmes et hommes. On fait les doubles de clés : on refait toutes les clés, même les clés sécurisées.
La transmission-reprise : rebondir dans sa vie professionnelle
Moi, ça faisait longtemps que je disais que je voudrais faire autre chose que de rester à l’usine. Et une fois que tous mes problèmes de santé… que ma santé a dégringolé, je n’avais plus d’autre choix. Et puis après, il y a eu un licenciement économique. Du coup, c’était l’opportunité. J’avais déjà ce projet-là en tête. Donc, on n’est pas là à contrecœur, parce qu’on était obligé. On est vraiment là parce qu’on aime ce qu’on fait.
Après le licenciement économique, j’ai fait un bilan de compétences. Ce bilan de compétences m’a orientée vers la cordonnerie. J’ai fait une formation de deux ans. Mon mari, lui, pendant mon parcours, a eu un accident de travail. Du coup, il n’a pas pu reprendre son travail. Et puis, il a vu toute l’ambition que j’avais dans ce projet. Lui aussi, ça l’a tenté et puis, il s’est dit : « moi aussi, je pars dans ton projet ». Il s’est retrouvé au centre de formation. Pendant un an, on était tous les deux dans la même classe !
Et donc, j’étais en formation et pendant ma formation, on avait un cordonnier qui venait tous les lundis nous donner des cours. Et lui, il était dans le projet de prendre sa retraite. Et quand il a vu ma dextérité au fil du temps, il m’a dit : « tu sais, moi, je vais vendre : achète ma cordonnerie ».
Se préparer au futur métier de chef d’entreprise avec la CMA
La Chambre des Métiers, on avait été les voir. Et c’était une semaine de formation à la Chambre des Métiers, de préparation à l’entreprise. Vu qu’on est reconnus travailleurs handicapés, on a aussi pu avoir certaines aides par rapport à l’aménagement de nos postes de travail et tout ça, par rapport à nos pathologies, par l’AGEFIPH.
Imaginer la suite de l’histoire
Et sinon, ça se passe bien : on est dans un bon quartier, on a une belle clientèle, les gens sont agréables. Et puis, on rajoute encore des cordes à notre arc parce que lui fait une formation de dépannage serrurerie. Moi, en ce moment, je fais une formation pour créer un site e-commerce, pour vendre surtout la maroquinerie et pour que les gens apprennent aussi à nous connaître.
C’est une nouvelle vie et si on n’avait pas eu nos problèmes, jamais on n’aurait poussé les portes aussi loin pour le faire. Mais, le fait que… Le destin a fait que tout s’est emboîté et puis, on se retrouve là et maintenant on se dit que notre deuxième vie est quand même plus belle que celle qu’on avait avant.
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