Et si un concurrent reprenait mon entreprise ?

Les cédants amenés à se poser cette question sont bien plus nombreux qu’on ne l’imagine… Pour cette dixième Question/Réponse sur la transmission-reprise, nous avons donc demandé conseil à notre intervenant Denis Buzy, conseiller entreprises à la CMA de Laxou. Vous avez d’autres interrogations que nous n’avons pas encore traitées ? Nous vous invitons à nous les transmettre via nos réseaux sociaux, dont vous trouverez les liens en bas de page. En attendant, voici des éléments qui sauront nourrir votre réflexion !

À première vue, la reprise de votre entreprise par l’un de vos concurrents semblera une solution bien plus attractive que sa liquidation. En effet, mettre un terme à une aventure entrepreneuriale et humaine qui a peut-être duré de nombreuses années, reste une issue difficile pour tout chef d’entreprise. Cela peut même engendrer un certain sentiment d’échec. Pourtant, la prudence est de mise, et je conseille toujours aux personnes que j’accompagne d’y réfléchir à deux fois avant de se décider…

La faisabilité du projet

Lorsqu’un chef d’entreprise songe à céder à l’un de ses concurrents, son souhait profond est de :

1. Voir le fruit de ses années de travail perdurer.
2. Le confier à un « connaisseur », qui saura voir son intérêt dans l’acquisition d’un nouveau savoir-faire et/ou d’une nouvelle clientèle.
3. Permettre à ses employés de poursuivre leur vie professionnelle sans encombre.

Des perspectives à prendre en compte

Si la sauvegarde des emplois des salariés fait pleinement partie des préoccupations du cédant, elle ne peut être garantie. D’une part, tout dépend de la façon dont la concurrence a été vécue. Évidemment, une relation de concurrence respectueuse sera de bon augure pour le futur de vos employés. D’autre part, nous connaissons tous des cas de transmission où des points de vente ont été fermés suite à un rachat (il s’agit généralement de grandes entreprises, de grands groupes). Qu’est-ce que cela signifie ? Qu’après la reprise, on ne peut exclure la possibilité d’un plan de réorganisation ou de restructuration. Autrement dit, tous les emplois ne seront pas forcément sauvegardés. Bien sûr, cela vaudra toujours mieux qu’une suppression totale. Je vous invite seulement à garder toutes les éventualités en tête. De plus, pour les salariés toujours en poste après la reprise, n’oublions pas qu’ils seront exposés à un management sans doute différent de celui du cédant. Un nouveau cadre de travail, une nouvelle culture d’entreprise… Ces changements importants peuvent plus ou moins les impacter.

En résumé

La reprise de votre entreprise dépend de plusieurs facteurs comme :

1. Le type et l’état du marché qui vous concerne
2. Les avantages et inconvénients
3. La personnalité des dirigeants (cédant et repreneur)

Enfin, je donne toujours ce conseil aux cédants que j’accompagne : évitez de vous mettre bille en tête quant à la reprise par un concurrent. Étudiez tranquillement l’intérêt réel pour votre entreprise et vos collaborateurs avant de vous prononcer. Et surtout, restez ouvert.e à toutes les possibilités !

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