Une question, une réponse. Pour ce quatrième article de notre série menée avec nos experts, nous avons interrogé Cécile Benoit-Bouchard, conseillère entreprises Service clients à la CMA de Moselle. À ce propos, vous avez des questions ? N’hésitez pas à nous les remonter via nos réseaux sociaux, dont vous trouverez les liens au bas de cette page. Aujourd’hui, focus sur une des premières questions que les cédants et repreneurs se posent : combien de temps prend le processus global de transmission-reprise ?

Souvent, quand on a une idée, on entrevoit déjà sa concrétisation. Cela peut occasionner une forme d’empressement. Et c’est le premier point sur lequel on va travailler : le futur cédant doit intégrer que son envie de tourner la page, que ce soit pour partir à la retraite ou vers de nouvelles aventures professionnelles, ne pourra pas se matérialiser tout de suite. Bien au contraire.

Cécile Benoit-Bouchard,
conseillère entreprises Service clients

Soigner son projet

En tant que conseiller, notre rôle va être de le sensibiliser au maximum et le plus tôt possible sur les efforts à fournir pour mettre toutes les chances de son côté. On commence donc par questionner ensemble le projet de cession :

  • Est-ce intéressant de vendre maintenant, sous ces conditions ?
  • Où en est le bail ?
  • Le bilan ?
  • Dans quel état général est l’entreprise ?
  • Y a-t-il des associés « dormants », c’est-à-dire inclus dans les statuts mais non actifs ?
  • Etc.

Puis, on liste les changements à opérer, allant du statut social du dirigeant au mobilier de l’entreprise en passant par le matériel de fonction (smartphone, moyen de locomotion…), ou encore l’aspect fiscal. En apparence, c’est élémentaire. Pourtant, ces détails peuvent entraver une négociation à plusieurs centaines de milliers d’euros et engendrer une certaine crispation, lorsqu’ils ne sont pas gérés comme il se doit.

À travers des conférences, des webinaires et ateliers, nous faisons en sorte que les futurs cédants ne subissent pas le processus de transmission, et restent proactifs. La finalité est simple : que l’entreprise devienne parfaitement cessible, et que la diriger soit aussi intéressant pour le repreneur que pour le cédant à ses débuts. Mais tout ce travail préparatoire ne concerne pas que ce dernier…

Entre précaution et sagesse

En tant que repreneur, on est parfois tenté de croire qu’avoir un bon apport en sa possession permettra d’accélérer le processus de transmission. Mais il n’en est rien ! Réaliser un audit de l’entreprise, rassembler tous les documents nécessaires, organiser le financement, établir un prévisionnel, échanger avec le notaire… Le repreneur doit faire face à une foule de tâches irréductibles, pour lesquelles il peut d’ailleurs être accompagné par notre cellule « création-reprise ».

Ne pas se précipiter est aussi un très bon moyen pour lui de vérifier que cette reprise est réellement dans son intérêt. Sans compter que cela lui évite de mettre une certaine pression sur le cédant, et ainsi engendrer une précipitation nuisible pour les deux parties.

Environ 1000 jours

Voilà le délai que j’annonce généralement aux chefs d’entreprise décidés à céder. Cela représente à peu près trois ans. On pourrait trouver cela très long, mais le temps passe vite ! Bien sûr, certaines transmissions-reprises peuvent se faire en 6 mois, mais ce n’est pas habituel. C’est là que l’on se rend compte d’une chose essentielle : finalement, ce n’est ni l’aspect social, ni le fiscal, ni le financier qui va être déterminant dans votre projet, mais l’aspect humain.

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