Éliane Sobaszek,
Conseillère en création et transmission d’entreprise

Une question, une réponse. On continue avec Éliane Sobaszek, conseillère en création et transmission d’entreprise à la CCI Meuse Haute-Marne, une série d’articles où nos experts répondent directement à vos questions. N’hésitez pas à nous remonter ces dernières via nos réseaux sociaux, dont vous trouverez les liens au bas de cette page. Aujourd’hui, focus sur cette question épineuse pour tout cédant : à quelles difficultés m’attendre ?

Avant toute chose, vous devez vous demander si vous avez bien identifié le marché de la cession d’entreprise. Comment est-il structuré ? Est-il facile de trouver des offres de reprise ? Y a-t-il des intermédiaires, des cabinets de cession ? Toutes ces questions sont un premier ancrage essentiel à votre projet, quelle que soit votre situation de départ. Cela étant dit, y répondre n’est pas forcément simple…

Comment s’informer ?

Hormis les bourses d’opportunité, la plupart du temps, le marché de la cession fait l’objet d’une certaine opacité. Souvent, le cédant ne souhaite pas ébruiter son projet car il craint la réaction de ses concurrents, clients, mais également salariés. Ayant l’obligation légale d’informer ces derniers, il attend le dernier moment afin d’éviter de les inquiéter, voire de les démotiver. Ceci, bien sûr, dans le cas où il n’aurait pas déjà identifié un repreneur parmi eux.

Par ailleurs, le cédant peut aussi songer à vendre son entreprise à l’un de ses concurrents. Auquel cas il serait inutile d’appâter les autres repreneurs potentiels. Et enfin, il peut craindre que le repreneur ne soit pas « à la hauteur » de l’idée qu’il s’en fait pour lui succéder.

Toutes ces raisons contribuent à l’opacité du marché de cession. D’où l’intérêt, pour le repreneur, de se tourner directement vers les conseillers consulaires, pour maximiser ses chances d’être bien informé, et de ne rater aucune opportunité.

Une autre difficulté possible : le temps

La transmission-reprise s’étend en général sur 6 mois minimum. Mais le temps du cédant n’est pas du tout le même que celui du repreneur. Tandis que le premier veut bien souvent vendre vite, le second souhaite concrétiser son projet dans les meilleures conditions possibles, donc prendre son temps. Surtout si le besoin de financements est important. Bien entendu, un apport suffisant et un dossier bien ficelé faciliteront le soutien des banques. Mais sans ces atouts, le temps aura tendance à s’étirer…

Cela étant dit, pour contrer cet effet, il existe une possibilité souvent méconnue : le « crédit vendeur ». C’est-à-dire que le cédant va compléter le partenariat financier requis par le repreneur en lui proposant un crédit sur le stock de marchandises ou sur le matériel, par exemple.

Une autre conséquence d’une attente prolongée : l’aspect psychologique. Pour cette raison, le mieux est de rester en contact avec le conseiller consulaire en charge du dossier. Il faut savoir que la CCI propose en ce sens des webinaires où les aspirants cédants et repreneurs peuvent découvrir des témoignages de reprises d’entreprise réussies. Même si chaque projet est unique, ces partages d’expérience servent à rassurer, à garder la motivation, à voir que « c’est possible ». Alors autant ne pas s’en priver !

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