Voilà une des questions fondamentales à vous poser ! Pour ce numéro 13 de notre format Question/Réponse, nous avons de nouveau fait appel à notre expert Denis Buzy, conseiller Entreprises à la CMA de Laxou. Vous avez d’autres interrogations auxquelles vous aimeriez qu’on réponde ? Transmettez-les-nous via nos réseaux sociaux ! Les liens se trouvent en bas de page. En attendant, voici quelques conseils précieux à prendre en compte pour bien choisir votre future entreprise.

Denis Buzy,
conseiller entreprises

Tout projet de reprise repose sur une analyse détaillée de sa faisabilité. Sans cela, le futur repreneur prend le risque d’un échec plus ou moins cuisant. C’est pourquoi la CMA et la CCI mettent à votre disposition des conseillers expérimentés. Ayant accompagné de nombreux chefs et futurs chefs d’entreprises dans de nombreuses configurations différentes, ils sont en mesure de vous guider conformément à vos souhaits. Mais aussi, et surtout, en fonction du contexte réel de votre projet, incluant les fameux critères-clés à bien prendre en compte.

Clé n°1 : les perspectives du marché

Cela peut paraître évident, mais le choix de votre secteur d’activité est crucial. Que vous y veniez par expérience ou simplement par envie, ce choix doit prendre en compte les perspectives du marché passées, présentes, mais aussi futures. En effet, lorsqu’on opère une reprise, ne pouvant compter uniquement sur nos fonds propres, il faut s’attendre à un endettement temporaire. La façon dont le marché se porte(ra) est déterminante dans votre capacité à relever ce défi financier. C’est pourquoi l’on peut dire que la réussite réelle d’une reprise se confirme surtout dans l’avenir.

Clé n°2 : la rentabilité

Comme vous vous en doutez, tous les secteurs ne se valent pas. Par exemple, les artisans-coiffeurs n’ont pas la même rémunération que certains corps de métier dans le bâtiment. Mais bien entendu, la rentabilité seule ne suffit pas : vous pouvez reprendre une entreprise extrêmement rentable, il faut encore la diriger correctement pour qu’elle conserve son succès ! Là encore, votre degré d’expérience, vos bagages et vos qualités de chef d’entreprise joueront un rôle important. Enfin, attention également au degré de concurrence. Le marché peut très bien se porter, si par exemple vous avez des concurrents nombreux et/ou historiques, votre tâche sera, de fait, plus ardue.

Clé n°3 : les motivations du cédant

La réponse à la question « pourquoi souhaitez-vous vendre votre entreprise ? » peut en dire long sur vos atouts dans votre projet de reprise. Et sur cet aspect, il y a plusieurs possibilités. On pense d’abord aux causes naturelles, la plus classique étant la retraite. Mais de nos jours, il y a aussi de plus en plus de dirigeants qui, arrivés à la quarantaine, souhaitent se reconvertir. Certains d’entre eux ont pu rencontrer des problèmes de rentabilité, ou même de santé (par exemple des troubles musculosquelettiques ou des allergies favorisées par leur activité). D’autres veulent simplement découvrir autre chose. Dans tous les cas, plus vous en saurez sur les véritables raisons de la vente, plus vous vous assurerez une reprise sans mauvaises surprises.

Clé n°4 : votre capacité à mobiliser le Personnel de l’entreprise

La reprise de l’entreprise implique la reprise du personnel existant dans l’entreprise au moment de la signature de l’acte de cession. C’est une obligation légale. Cela passe donc par votre capacité à mobiliser les hommes et les femmes clés pour garder et valoriser les ressources humaines indispensables à la réussite de votre projet.

Clé n°5 : l’état du parc machines

Dans de nombreux secteurs, sans machines fonctionnelles, vous ne pouvez avoir d’activité. Et vous devez garder à l’esprit qu’un parc ancien, c’est plus de risques de panne. C’est pourquoi vérifier leur état avant de signer quoi que ce soit est crucial. Parfois, il suffira de réaliser quelques investissements pour remettre le parc à jour. Mais parfois aussi, il doit être entièrement remplacé. Dans tous les cas, vous n’êtes jamais seul.e face à ce risque. Vos chambres consulaires vous aideront à réaliser des plans de financement qui intègrent ces investissements le cas échéant.

Clé n°6 : des litiges en cours ?

Un litige peut impliquer n’importe quel interlocuteur : salarié, client, ou même parfois, fournisseur. Ce dernier cas s’avère d’ailleurs un peu plus délicat que les autres, dans la mesure où le fournisseur joue un rôle-clé dans le maintien de votre activité sur le long terme. Mais attention, qui dit « litige » ne dit pas forcément « fuyez ! ». En effet, si le litige n’est pas en votre défaveur (auquel cas vous pouvez être amené à payer des indemnités), il sera forcément en votre faveur. Bien sûr, ce n’est pas la meilleure configuration qui soit, mais retenez que l’envergure du litige peut être minime, donc rester maîtrisable.

Pour finir, des clés supplémentaires

Par exemple, la réputation de l’entreprise n’est pas à négliger. Même si un avis client est toujours subjectif, rien ne vous empêche de vous rendre sur Google Business pour « prendre la température ». La lecture de l’ensemble des avis vous donnera une première idée de la façon dont l’entreprise est perçue. À ce propos, le fait qu’elle s’exprime en tant que « propriétaire » répondant à ces avis est plutôt un point positif. Enfin, cela semble aller de soi, mais vous ne devez pas non plus négliger le critère géographique. Les voyants de votre projet de reprise peuvent tous être au vert, si par exemple vous devez faire chaque jour 100 kilomètres de trajet pour vous rendre dans votre entreprise… cela peut vite devenir compliqué !

En somme, tout est une question de bon sens, et d’un accompagnement étape par étape par votre CMA ou votre CCI. Avec ces deux atouts, vous pouvez espérer réaliser votre projet de façon tout à fait efficace et surtout, sereine.

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