Reprendre une entreprise au lieu d’en créer une ?
Et si la création d’entreprise n’était pas l’unique voie pour se lancer ? Azzedine Ait, responsable cession-transmission à la CCI Marne Ardennes, nous éclaire sur une alternative souvent oubliée mais bien plus sécurisante : la reprise. Pourtant, ce levier puissant reste sous-exploité en France. Vous avez des interrogations sur la reprise ? Transmettez-les-nous via nos réseaux sociaux (liens en bas de cette page), nous y répondrons avec plaisir. En attendant, place au match Reprise VS Création !

responsable cession-transmission
Chaque année, des milliers de Français sautent le pas de l’entrepreneuriat, avec un rêve bien ancré : créer leur propre activité, leur propre marque, leur propre concept. Mais derrière cette envie de nouveauté se cache parfois une méconnaissance d’une autre voie, plus rationnelle et souvent plus sûre : la reprise d’entreprise, un choix très peu valorisé à ce jour.
Si vous lisez ces lignes, peut-être hésitez-vous entre création et reprise ? Bonne nouvelle : vous êtes au bon endroit pour comprendre pourquoi reprendre une entreprise existante peut transformer votre projet entrepreneurial en un pari gagnant, mais aussi plus rentable. Décryptage.
La reprise : une option encore trop méconnue
Dans l’imaginaire collectif, entreprendre rime presque toujours avec innover et créer. De façon générale, tout ou presque pousse les porteurs de projet à imaginer « leur » concept, leur marque, leur produit. « Beaucoup de cadres qui quittent leur poste pour entreprendre pensent spontanément à créer. Trop souvent, ils ignorent qu’ils pourraient reprendre une activité existante et repartir avec un socle solide », explique Azzedine Ait.
Résultat : la reprise souffre d’un double déficit. Elle est encore peu enseignée, peu valorisée et reste souvent floue pour celles et ceux qui aimeraient pourtant sauter le pas. D’un côté, les vendeurs hésitent à rendre visible leur entreprise par peur d’inquiéter leurs salariés ou leurs fournisseurs. De l’autre, les repreneurs potentiels manquent d’informations claires sur les affaires à reprendre. « C’est un vrai paradoxe : on a des PME prêtes à transmettre leur savoir-faire et des entrepreneurs motivés, mais les deux ne se rencontrent pas toujours », souligne notre expert.
Cette opacité alimente aussi quelques idées reçues : beaucoup imaginent la reprise comme un parcours complexe, coûteux, réservé aux initiés. Pourtant, derrière cette complexité apparente se cache une formidable opportunité de maintenir des emplois, de préserver des compétences locales et d’ancrer durablement l’activité économique sur un territoire.
La reprise : un choix plein de bon sens ET de potentiel
Face à cette méconnaissance, il est temps de rappeler une évidence : reprendre une entreprise existante, c’est souvent réduire drastiquement les risques. « En création, vous devez trouver vos premiers clients, bâtir votre notoriété, financer vos premiers mois sans chiffre d’affaires… Avec une reprise, vous bénéficiez immédiatement d’une trajectoire déjà connue : chiffre d’affaires, rentabilité, salariés, fournisseurs… tout est en place », détaille Azzedine Ait.
Les chiffres sont éloquents : le taux d’échec d’une création d’entreprise dépasse 50 % dans les trois à cinq premières années, contre seulement 20 % pour une reprise.
Et contrairement à une idée reçue, reprendre ne signifie pas renoncer à innover. Bien au contraire ! « Quand vous reprenez une entreprise, vous pouvez y intégrer vos idées, moderniser un process, transformer la stratégie commerciale… Reprendre, ce n’est pas faire moins, c’est faire différemment et souvent mieux », affirme notre conseiller.
En réalité, la reprise offre un véritable tremplin pour toute personne qui souhaite entreprendre plus vite et plus sereinement. C’est aussi une réponse concrète à un enjeu majeur : assurer la transmission des savoir-faire et maintenir l’emploi dans nos territoires.
La reprise en chiffres dans l’hexagone
- 49,5 % des nouvelles entreprises disparaissent au bout de 5 ans.
- 80 % des start-ups disparaissent au bout de 2 à 5 ans.
- Seulement 37 000 entreprises ont fait l’objet d’une transmission en 2024 dans l’hexagone.
- 500 000 entreprises pourraient être à céder d’ici 2030, suite au départ à la retraite de leurs dirigeants.
Alors, reprendre plutôt que créer ? Un choix logique pour qui veut minimiser les risques et gagner du temps… à condition de bien s’entourer. Pour découvrir les opportunités concrètes près de chez vous et être guidé pas à pas, rapprochez-vous de votre CCI ou CMA. Nos conseillers se feront un plaisir de vous accompagner. Contactez-nous !
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Sources :
Rapport de l’INSEE, Avril 2021
Ministère de l’économie des finances, Juin 2025