Transmission d’entreprise : comment garantir une transition réussie ?
Au premier abord, on pourrait croire que seuls les repreneurs doivent s’inquiéter de réussir la passation avec le cédant, car ce dernier aurait moins d’enjeux. C’est pourtant faux ! Et c’est ce que nous allons tenter de comprendre avec notre fidèle expert Denis Buzy, conseiller Entreprises à la CMA Grand Est. Vous avez d’autres interrogations ? Transmettez-les-nous via nos réseaux sociaux (liens en bas de cette page), nous y répondrons avec plaisir. En attendant, place aux clés qui vous garantiront une belle transition !

conseiller entreprises
L’image que nous avons parfois du cédant est celle d’un chef d’entreprise qui a fait son temps, qui est prêt à partir à la retraite ou qui vogue tout simplement vers de nouvelles aventures. Raison pour laquelle on pense parfois qu’il n’a qu’un petit rôle à jouer dans la cession de son entreprise. C’est pourtant tout le contraire : afin qu’une passation se déroule au mieux pour tout le monde (le cédant, le repreneur, mais aussi les salariés, les fournisseurs, les partenaires et les clients), les deux protagonistes doivent s’impliquer à égalité.
Vous êtes cédant : prônez l’anticipation
Bon nombre de cédants informent leur conseiller CMA qu’ils veulent céder leur entreprise 6 mois seulement avant la date de départ fixée. C’est un délai beaucoup trop court ! « Je préconise plutôt 18 mois, au minimum 12. Cela paraît beaucoup, mais c’est vraiment la base d’une transition bien effectuée et non-subie », indique Denis. Car en tant que cédant, vous avez un certain volume de travail à fournir.
Premièrement, l’entreprise doit avoir la meilleure santé possible. Les circuits d’organisation doivent être clairs, sans risques financiers, juridiques ou environnementaux (on pense par exemple à des litiges non réglés avec des salariés, des fournisseurs ou des clients), au risque de faire fuir les repreneurs avisés. Parallèlement, les outils de transfert des connaissances doivent être prêts et toute la documentation nécessaire, à jour. Si par exemple un client a besoin de renseignements ou veut utiliser sa garantie, votre remplaçant.e sera ainsi en mesure de réagir efficacement.
Deuxièmement, il y a un aspect que beaucoup de cédants ont tendance à négliger : l’aspect affectif. Peut-être éprouvez-vous un grand attachement à votre entreprise, surtout si vous l’avez fondée et fait grandir au fil des années. Il est donc tout à fait normal d’avoir des difficultés à vous dire que bientôt, vous ne serez plus aux commandes. Cette pensée peut même vous couper l’envie d’aider le repreneur à assurer la suite. Pourtant, faire preuve d’empathie à son égard est le premier pas pour assurer à votre “bébé” de belles et longues années après votre départ. Un accompagnement soigné de votre part sera donc bien utile. Prenez le temps de présenter votre successeur aux équipes, aux fournisseurs et aux clients ; de lui exprimer vos valeurs, votre philosophie et l’ambiance de travail que vous avez souhaité instaurer. Vous devez également établir des règles claires : pour vos salariés, il n’y a qu’un seul patron. Cela favorisera un climat de confiance, de transparence et de respect qui rassurera le repreneur.
Vous êtes repreneur : soyez diplomate
En tant qu’aventure, la reprise d’une entreprise requiert nécessairement une boussole, des cartes et tous les outils nécessaires ! Afin de ne rien laisser au hasard, vous devez missionner divers interlocuteurs (comme un expert-comptable et un avocat) afin d’avoir une vue éclairée sur la santé générale de l’établissement. Le diagnostic des forces et des faiblesses de ce dernier s’inscrira alors dans votre stratégie de futur chef.fe.
D’un point de vue psychologique, gardez à l’esprit que vous ne “débarquez” pas en terrain conquis. Les hommes et les femmes qui font vivre l’entreprise chaque jour étaient là avant vous. Une certaine réticence de leur part au premier abord n’est donc pas impossible. Mais rassurez-vous, elle n’est pas irrévocable ! L’important est de vous rappeler que vous n’êtes pas là pour tout révolutionner. Prenez le temps de découvrir les lieux et les personnes, amorcez les changements de façon graduelle, et misez sur la communication. En effet, les équipes incluent très certainement des salariés-ressources qui pourront jouer un rôle-clé dans la mise en place de votre stratégie pour le futur de la boîte.
Pour finir, vous devrez également avoir levé tous vos doutes au moment de la signature finale. En ce sens, restez attentif. N’hésitez pas à poser toutes les questions nécessaires et à verrouiller tous les détails avec l’aide de votre avocat, mais aussi de votre conseiller CMA ou CCI. Avec ces quelques clés, votre projet de cession-reprise ne peut être qu’un succès !
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