Chiffres, vision terrain et initiatives publiques : la transmission-reprise d’entreprise continue de se structurer. Et à mesure qu’elle sort de l’ombre, elle devient un levier de souveraineté économique. Revue de presse commentée.

C’est l’une des annonces fortes du printemps : le 4 juin 2025, devant les membres du Medef, la ministre déléguée au Commerce et aux PME, Véronique Louwagie, a annoncé la création d’un baromètre annuel de la transmission-reprise, piloté par la DGE. Un outil pensé pour mieux anticiper les vagues de départs à venir… et renforcer les passerelles entre cédants et repreneurs.

Dans Le Monde du Chiffre, la ministre est claire : « La publication de ce baromètre est une première marche essentielle : des solutions constructives partent nécessairement de constats partagés. »

L’étude associée, parue dans les Théma de la DGE, révèle plusieurs tendances :

  • Le nombre de transmissions a atteint 37 200 en 2024, niveau comparable à celui d’avant-crise.
  • Les entreprises transmises affichent un meilleur taux de pérennité à trois ans que les créations ex nihilo : 85,5 % contre 81,4 %.
  • Et contrairement aux idées reçues, les femmes repreneuses réussissent mieux : leurs entreprises survivent davantage à moyen terme.

Un levier de prévention… et de relance

Même son de cloche dans le rapport du Médiateur du crédit, cosigné par le Médiateur des entreprises (avril 2025).

Le document liste 16 recommandations concrètes pour anticiper les difficultés des entreprises. Derrière ce travail de fond, une conviction : la transmission bien accompagnée est un outil de prévention puissant. Elle permet d’éviter le dépôt de bilan, de sauver des savoir-faire, d’ouvrir une nouvelle page.

Mais l’urgence reste : 500 000 dirigeants de plus de 60 ans emploient aujourd’hui 3 millions de personnes. La transmission n’est plus un sujet de niche. C’est une course contre la montre. Course à laquelle le territoire meusien a apporté sa contribution à sa manière…

Bar-le-Duc, a en effet choisi la convivialité. Le 3 juin, dans ses rues commerçantes, une balade urbaine orchestrée par la Ville, la CMA, la CCI et France Travail, a réuni cédants et futurs repreneurs. Une poignée de vitrines, quelques échanges, une atmosphère à taille humaine : le genre d’initiative simple, mais efficace, relatée dans L’Est Républicain, qui pourrait bien faire école.

Coopérer pour transmettre

Autre manière de passer le flambeau : le faire ensemble. C’est ce que raconte le 10ᵉ épisode du podcast des Scop, consacré aux reprises d’entreprise par leurs salariés. On y parle de transparence, de confiance, de fierté collective. Mais surtout, on y entend des parcours de salariés devenus codirigeants.

À écouter sur YouTube, avec en tête cette phare qui en résume bien l’esprit et l’enjeu : « Piloter ou décider à plusieurs nécessite de la clarté, de la transparence, et de la confiance. »

Transmettre, c’est rester

La proximité comme critère décisif ? C’est ce qui a fait pencher la balance du côté de Laetitia Rochatte, à Sapois. Cette entrepreneure vosgienne de 41 ans a récemment repris les actifs de Weisrock, entreprise locale, via NS Gerbois, sa société spécialisée dans les emballages bois. Une reprise saluée dans Traces Écrites News, qui rappelle que cette même cheffe d’entreprise avait déjà relancé Gerbois, liquidée en 2014, puis Virtuobois, en Haute-Saône.

Pourquoi elle ? Parce qu’elle est du coin, qu’elle connaît les équipes, le territoire, les attentes. Une illustration parfaite de ce que veut dire “reprise ancrée”.

À Rambervillers, une conférence sur la valorisation d’entreprise a réuni notaires, experts-comptables, banquiers. À Faulquemont, la CMA mobilise ses réseaux pour aider les artisans à anticiper leur départ. À Brumath, Pascal Dony, garagiste, a formé son successeur pendant sept ans, afin que la reprise ne soit pas un saut dans le vide.

Transmettre, c’est faire confiance

Dans Cent Pour Cent Vosges, on suit aussi la transmission officielle de la menuiserie Tridon, de père en fille. Un passage de relais préparé, accompagné, vécu sans heurts. Parce que les histoires de reprise sont avant tout des histoires d’humains.

Dans Forbes, un collectif d’ex-salariés plaide pour faire davantage confiance aux équipes en cas de reprise.

Lors d’une Rencontre des entrepreneurs de France organisée par le Medef, sur le thème de la transmission d’entreprises, le président du Medef, Patrick Martin, a réaffirmé son soutien au Pacte Dutreil. « Faisons-nous entourer autant que nécessaire dans tous les compartiments, le fiscal, le managérial, le familial, car c’est pour le pays, nos entreprises, nos salariés et nos territoires, un enjeu absolument considérable », a-t-il déclaré à cette occasion.

Car transmettre, ce n’est pas seulement céder. C’est partager. C’est passer le relais dans un climat de confiance, au bon moment, avec les bons outils. Et, surtout, avec les bonnes personnes autour de la table. Le reste ? C’est du concret. Du terrain. Et c’est ce qu’on aime vous raconter sur le site du Pacte Transmission-Reprise.


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