Vieillissement des dirigeants : pourquoi il faut parler (et faire parler) de transmission

Dans le Grand Est, un quart des chefs d’entreprise ont plus de 60 ans. La vague de départs en retraite est bien là. Le Pacte Transmission-Reprise existe pour que cette vague ne devienne pas une hémorragie. Car la première action, c’est d’en parler.

On nous demande parfois à quoi sert concrètement le Pacte Transmission-Reprise. La réponse tient en une phrase : faire en sorte que le départ à la retraite d’un dirigeant soit synonyme de continuité de l’activité et du maintien de l’emploi.

Chaque année, des milliers de chefs d’entreprise quittent la scène économique. Et pourtant, le sujet reste tabou. Par pudeur, par méconnaissance, ou par peur de la complexité, beaucoup partent sans avoir transmis. Résultat : des entreprises ferment, des savoir-faire se perdent, des territoires se fragilisent.

Dans le Grand Est, 25 % des chefs d’entreprise ont plus de 60 ans (Source : Insee). Ce chiffre est bien connu, mais encore trop peu pris au sérieux, alors qu’on le martèle depuis des années. Il concerne majoritairement des structures de petite taille — des TPE de moins de 10 salariés, souvent situées en zone périurbaine ou rurale — qui ne se relèveront pas d’un départ non anticipé.

Parler pour agir

Pourtant, il existe un réseau structuré, des interlocuteurs compétents et un programme dédié : le Pacte Transmission-Reprise, porté par la Région Grand Est, les CCI et la CMA.

Mais pour que ce dispositif soit utile, il est essentiel que les entrepreneurs osent sortir du silence. La communication autour du Pacte est un acte économique à part entière. Car le Pacte Transmission-Reprise ne se limite pas à un accompagnement technique.

C’est aussi une dynamique de sensibilisation, avec des forums, des conférences, des petits-déjeuners, des portraits d’entrepreneurs, des newsletters, une présence sur les réseaux sociaux… Pourquoi ? Parce que dans la majorité des cas, les dirigeants n’anticipent pas. Tout simplement parce qu’ils n’ont pas été exposés au sujet. Mais une entreprise ne se transmet pas si son dirigeant ne se projette pas.

En rendant la transmission visible, en partageant des exemples concrets, en facilitant l’accès à des diagnostics, des formations ou des ateliers, le Pacte agit en amont. Il prépare le terrain, fait tomber les a priori, crée des déclics.

Agir pour créer

Dans un contexte où la création d’entreprise est davantage mise en lumière, il est urgent de rappeler que transmettre, c’est aussi créer. Créer une suite. Une transition. Une stabilité.

Les territoires ne peuvent tout simplement pas se permettre de perdre des entreprises encore viables, juste faute d’anticipation. Encore une fois, le Pacte Transmission-Reprise n’est pas qu’un appui technique. C’est un levier de cohésion, de continuité et d’aménagement du territoire.

Pour cela, il faut des accompagnants. Et il faut que ces accompagnants soient connus. Le Pacte Transmission-Reprise en est l’incarnation.

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