Dans notre premier dossier nous avons exploré les différents moyens d’être un repreneur proactif et autonome, ainsi que les clés pour maîtriser les obstacles et mener à bien son projet. Dans ce second dossier, nous allons nous intéresser à un autre aspect crucial de votre reprise d’entreprise : comment veiller à ce que votre nouvelle vie professionnelle ne contamine pas votre vie personnelle. Voire même, à ce qu’elle s’en nourrisse dans une dynamique vertueuse.

Depuis plusieurs années, le sujet de l’équilibre vie pro/vie perso est très régulièrement traité par les médias, tout comme au sein des entreprises. Depuis que celles-ci ont compris que l’épanouissement personnel d’un salarié impactait directement ses performances, elles sont de plus en plus nombreuses à investir dans le bien-être de tous les collaborateurs. Mais pour saisir encore mieux ce changement de paradigme, il faut creuser la question : pourquoi et comment en sommes-nous arrivés à devoir soigner ce fameux équilibre vie pro/vie perso ? Quels sont les signaux indiquant qu’il est mis à mal ? Et surtout, comment le remettre au goût du jour ?

Les fondamentaux

Avant d’explorer le sujet, il convient de se mettre d’accord sur ce que nous appelons « vie pro » et « vie perso ». Car si l’un et l’autre s’excluent mutuellement, ils ne s’opposent pas pour autant. De plus, on a tendance à coller sur l’une et l’autre des étiquettes plutôt réductrices. Par exemple, la vie personnelle se résume parfois à « famille et amis ». Pourtant, vos relations et activités sociales, votre développement personnel et même vos aspirations profondes en font partie. En somme, la vie personnelle est tout ce qui nourrit l’individu que vous êtes. Celui qui, chaque matin, revêt la casquette de chef d’entreprise. Elle vous permet d’incarner l’être qui s’apprête à faire. Et ce quel que soit votre statut. On est donc bien loin du réducteur « famille et amis »…

Quant à votre sphère professionnelle, la concision est également de mise : quand bien même vous n’en seriez qu’au début de votre projet de reprise d’entreprise, l’appellation « vie professionnelle » s’applique tout autant à vous. Car ce ne sont pas tant les horaires ou le lieu de travail qui définissent les contours de votre quotidien pro que vos obligations, et l’espace psychique que vous y accordez chaque jour. Ainsi, enchaîner des visites d’entreprises en vente, échanger avec son conseiller CCI ou CMA, se renseigner sur les meilleurs moyens de gérer son budget, questionner de façon informelle un repreneur expérimenté, réfléchir à ce que vous souhaitez comme management… Toutes ces actions font partie intégrante de votre vie pro.

Une frontière de plus en plus poreuse

Quel que soit votre passé professionnel (salarié, dirigeant ou autre, dans votre secteur actuel ou non), vous en avez fait l’expérience : l’usage quotidien des technologies a bouleversé notre rapport aux différentes sphères de nos vies, et au temps. Non seulement on peut consulter nos mails pros depuis n’importe où et à toute heure de la journée, mais on peut aussi le faire 10, 15, 20 fois par jour, jusqu’à la frénésie. C’est la fameuse « dépendance aux écrans » à laquelle peu de personnes échappent. Résultat : le temps consacré à votre travail se dilate, se morcelle et se disperse, alors que votre journée, elle, ne se prolonge pas. Si les technologies permettent plus de mobilité et de flexibilité dans le travail, elles représentent aussi le risque d’en faire toujours plus, et de ne même plus distinguer le moment où l’on est censé délaisser le travail pour revenir à soi.

Bien entendu, l’inverse est aussi vrai : rester joignable par ses proches à toute heure ou consulter Messenger alors que vous êtes au travail (sauf circonstances exceptionnelles) peut distendre votre emploi du temps, et vous contraindre à atermoyer vos tâches.
Parallèlement, la crise Covid a, entre autres, engendré un profond changement de paradigme : l’instauration du télétravail à raison d’une journée par semaine minimum et l’hybridité de l’emploi sont de bons exemples de facteurs qui accentuent grandement la porosité de la frontière pro/perso. En d’autres termes, si vous avez du mal à la maintenir, rappelez-vous que vous êtes immergé en permanence dans un contexte qui favorise énormément cette difficulté, pour tout le monde.

Quelles solutions ?

Face aux risques de devoir travailler les soirs de semaine ou les week-ends, d’avancer dans l’inconfort le plus total, voire de ne même plus ressentir les délimitations de votre environnement de travail, heureusement, les solutions existent. Et elles sont relativement simples à appliquer :

  • Évaluer la situation

Il s’agit de noter sur une échelle de un à dix votre satisfaction dans les différents aspects de votre vie : profession, famille et amis, santé, loisirs… Vous pouvez y ajouter d’autres domaines qui tiennent une place importante, comme un entraînement sportif de haut niveau, ou une activité associative. Puis, pour toutes les notes n’atteignant pas 10, vous pouvez formuler votre vision de cet idéal. Cela constituera un objectif clair à viser. Enfin, les émotions désagréables éventuellement suscitées par ce petit bilan seront des indicateurs supplémentaires des démarches à mettre en place pour retrouver votre équilibre.

  • Prioriser

Cela peut paraître évident, mais décider à l’avance si votre priorité de la semaine sera de clôturer tel dossier ou d’organiser l’anniversaire-surprise d’un proche vous permettra à la fois de savoir où investir votre énergie, et d’éloigner le risque d’une déception ou d’un sentiment d’échec. Sans oublier la gestion du stress…

  • Maîtriser vos usages

Puisqu’on ne peut bannir ni nos écrans, ni les précieuses informations qu’ils affichent lorsqu’on travaille, alors faisons-en des alliés : vos smartphone, ordinateur, tablette, boîte mail, logiciel de planning et autres services en ligne doivent rester des outils. Pour cela, vous pouvez définir des plages horaires et lieux d’usage. Par exemple : 3 à 4 moments de la journée pour consulter vos mails ; un seul et même endroit pour vos réunions qu’elles soient en présentiel ou distanciel, et au moins une demi-heure par jour de quality time (comme on le nomme outre-Atlantique) avec vos proches, ou seul avec vous-même.

Et un dernier détail pour la route : la recherche de votre équilibre pro/perso n’est pas une course. Avec le temps, en vous écoutant autant que possible, vous finirez toujours par trouver le vôtre.

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